Le monde du travail est malade !

Le monde du travail est malade !

Prenez n’importe laquelle semaine, des dernières années, lisez les nouvelles en lien avec le travail. Vous ne trouverez que du négatif.

Des mises à pied, des pertes d’emplois. Des retraités qui perdent une grosse partie de leur Fonds de pension et bien d’autres. De temps à autre, une statistique de création d’emploi positive, au Québec ou au Canada. Mais quand vous approfondissez un peu vous voyez que les emplois précaires l’emportent. Que ce soit du temps partiel, des emplois à faibles revenus ou à location, tous des synonymes où un travailleur perd encore dans ses conditions de travail.

 

La législation, plutôt que s’adapter à ces changements pour aider le travailleur, s’adapte pour lui nuire, allez comprendre !

Les grands joueurs sociaux, tels que les syndicats, sont loin de prendre trop de place comme certains veulent le laisser entendre, au contraire ils sont bien trop calmes et doux. Si vous saviez toutes les pertes déjà subies par les travailleurs et celles qui sont en marche, vous devriez déjà être dans une révolution.

Oui je sais, je suis négatif. Mais de temps en temps, il faut se faire brasser un peu pour se réveiller.

 

Des changements ont lieu ici et là, sournoisement certains vous touchent un peu, d’autres se passe dans votre ville impact vos voisins ou des confrères de travail. Si vous voyez juste quelques-uns de ces changements à la fois, vous sentez juste l’eau qui se réchauffe, comme la grenouille qui mourra sans réagir, quand l’eau deviendra bouillante.

Mais pris dans l’ensemble, ces changements annoncent une catastrophe qui frappera de plein fouet la classe ouvrière du Québec et d’ailleurs.

 

Tout ceci est trop alarmiste vous croyez ?

Prenez une ou deux situations pour mieux comprendre.

Par exemple la « mode » des agences de main d’œuvre. Ce type d’entreprise est en croissance au Québec. Elle introduit une notion tripartite dans le domaine du travail qui entraîne des conséquences négatives pour le travailleur. Il faut comprendre que le système, incluant le Code du travail, est bâti pour une relation « binaire », soit entre un travailleur et un employeur.

Ces agences sont très prisées par certains employeurs pour contourner l’application du Code du travail quand leurs employés sont syndiqués. Le syndicat a alors le fardeau de se débattre juridiquement pour faire reconnaître cet employé comme faisant partie de leur accréditation.

Quelques études ont été faites sur ces agences, celle de l’université Laval (référence ci-dessous) explique bien ce dossier et référence ces études.

agence2En 2013, statistique Québec, nous dit qu’il y a plus de 40% des emplois qui sont considérés comme des emplois atypiques. Ceux-ci sont composés d’emplois à temps partiel de façon permanente, ceux à temps plein et partiel de façon temporaire ainsi que les travailleurs indépendants.

Bien entendu, plusieurs des définitions d’emplois atypiques sont sous le couvert d’agence de placement.

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que plus de 95% de ces travailleurs sont non syndiqués. L’écart de salaire entre l’employé de l’agence et les employés réguliers où celui-ci est attitré varie entre 30% à 40% de moins. Bien entendu sans compter les avantages sociaux qui sont presque toujours au minimum pour le travailleur d’agence.

En plus, ces travailleurs subissent des accidents de travail à une fréquence du double des autres travailleurs… Et la complexité de faire respecter ses droits en tant qu’accidenté du travail est un grand fardeau qui explique pourquoi il y a beaucoup de sous-déclaration des accidents, le travailleur préférant s’absenter du travail et assumer les conséquences financières lui-même.

Imaginez que certaines agences font signer des clauses pour empêcher ses travailleurs de faire faire embaucher à plein temps par une entreprise cliente…

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Je pourrais vous parler encore longtemps de ce type d’agence, mais vous n’avez pas besoin de plus pour comprendre qu’il n’y a pas de qualité dans ce type de travail. Il faut que le Code du travail soit adapté pour qu’il soit directement applicable dans les cas de relation tripartites dus à ce type d’emploi.

Il faut que le lobbying des syndicats soit plus fort que celui des entreprises et rapidement, sinon il sera trop tard pour retourner la situation.

Le cas des agences de placement est un bel exemple de ce qui cause la diminution des conditions de travail de tout un peuple.

 

Plusieurs autres exemples de changements viennent « attaquer » directement le travailleur. En passant par les changements par le bas de l’assurance emploi, des montants de RRQ dont vont bénéficier les futurs retraités. Des clauses de lois qui avantagent les entreprises en difficultés au profit des travailleurs et retraités qui doivent sacrifier une partie de leur retraite.

Tout pour désavantager le travailleur et même le « poursuive » jusqu’à la dernière étape de sa vie, la retraite.

 

Ce ne fait pas cet article pour vous mettre en dépression, mais pour comprendre que vous n’êtes pas seul à vivre ou sentir ces difficultés. Pour que vous puissiez, à votre mesure, influencer autour de vous pour freiner ces pertes et tenter de « renverser la vapeur » d’un système qui est gravement malade.

Et ne venez pas me dire que vous n’y pouvez rien. Nous pouvons tous faire un quelque chose, ne serait-ce qu’influencer vos syndicats ou vos instances provinciales pour qu’ils fassent pression sur les décideurs pour qu’ils ajustent les lois.

Ou encore, ne pas accepter que des travailleurs soient traités différemment de vous dans vos installations. On a travaillé fort, et même encore aujourd’hui, au Québec pour l’équité homme/femme, maintenant pourquoi on ne pourrait pas le faire entre travailleurs de la même entreprise ?

Pourquoi vous acceptez que quelqu’un fasse le même travail que vous, sans avoir les mêmes conditions ?

Ça pourrait être vous… Ou votre enfant ?

 

Obligez vos instances à tout faire pour que l’être humain soit respecté, c’est un devoir !

 

Mario Jean

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Étude à lire :

Recherche sur les agence de travail temporaire de l’Université Laval

 

Cet article a 1 commentaire

  1. Je suis complètement d’accord avec toi!

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