Emplois précaires
Avez-vous remarqué une régression de différents avantages dans votre travail ?
Ou du moins, autour de vous ?
Sinon, bravo continué de dormir, mais le réveil pourrait être brutal.
Dans un Québec, et un Canada, où nous avions quand même un salaire moyen et des avantages sociaux qui nous permettaient de nous enrichir un peu, ou au moins de maintenir notre niveau de vie, cette régression peut paraître lente.
Mais croyez-moi elle est beaucoup trop rapide, si le monde des travailleurs tarde trop à prendre les moyens requis, tous en souffriront.
Depuis quelques années, on s’attaque aux fonds de pension, plusieurs dans le privé n’en ont aucun donc ne tiennent pas compte de ces changements. C’est là une grave erreur !
Ces retraités qui grâce à leurs regroupements et leurs négociations, avaient réussi à maintenir leurs niveaux de vie avec une retraite autour de 70% de leur revenu de travail en faisaient vivre plusieurs, tout au long de leurs 26 ans comme retraité.
On s’imagine facilement la différence de biens ou services consommés par un retraité sur le seuil de la pauvreté à 22 000$ par année versus un à plus de 50 000$.
Alors, imaginez le coût qui sera réparti sur toute la population quand ceux-ci n’auront pas les moyens de se payer eux-mêmes une maison de retraite ou d’autres soins.
Avantages pour tous
Même si la majorité des travailleurs dans le privé n’ont pas de régime de retraite, faut-il pour autant l’enlever aux autres, ou serait-on mieux de faire en sorte d’en obtenir un ?
Ensuite, dans ce tournant, viennent les diminutions de toutes sortes et pour plein de bonnes raisons (ou excuses).
Tel que les avantages sociaux, assurances, congés et autres, ou encore même les salaires de façon directe ou indirecte. Les entreprises, surtout les multinationales, essaient d’augmenter toujours leurs profits, mais là en diminuant leurs coûts. Et puisque l’économie ne va pas très bien, je dirais même qu’elle va pire que nos décideurs veulent bien le laisser paraître, les seuls coûts qu’ils peuvent diminuer sont ceux de la main-d’œuvre.
Pourtant quand tout va bien et que ces entreprises battent des records, viennent-elles vous voir pour vous en offrir plus ?
Précarité de l’emploi chez les jeunes
Également dans ce tournant, un risque très sournois, la main-d’œuvre précaire. J’entends par là ce qu’on nomme des travailleurs en « locations ».
Ces agences de main-d’œuvre, ou plus « politiquement correctes » ces agences de placement augmentent de façon exponentielle. Vérifier sur Google, c’est très prolifique.
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Donc une entreprise au lieu de payer, disons 30.00$ de l’heure avec avantage un employé interne, l’agence lui en offre un pour 22.00$, tout inclut. L’employé touche peut-être 15.00$ avec les avantages obligatoires des normes du travail.
L’entreprise peut toujours compter sur cet employé, car s’il est malade ou autre, l’agence-lui en envoi un autre. S’il ne plait pas à l’entreprise, ou est devenu un peu moins efficace (dû à son âge ou autre) l’entreprise en obtient un nouveau.
Quoi de mieux et plus économique pour une entreprise ?
La sous-traitance
Oui tous ont le droit au travail, que ce soit un employé direct, ou un sous-traitant. Mais rendu là ça ressemble plus à de « l’esclavage » qu’à de la sous-traitance.
J’en entends qui se disent, « Ah ! Ce n’est pas si grave, il y a des hauts et des bas ».
Quand je lis les statistiques, comme celle d’octobre, qui dit :
« L’emploi à temps partiel a augmenté de 74 000 en septembre et cette hausse a été largement contrebalancée par une baisse de 62 000 de l’emploi à temps plein ».
Là je me dis non, ce n’est pas qu’une variation passagère, c’est un tournant. Et quant à moi c’est catastrophique, pour tous les travailleurs, les gouvernements et notre société.
Les seules qui en profitent sont les entreprises qui utilisent ces méthodes à outrance. Pas seulement pour effectuer une augmentation de travail temporaire ou encore des métiers spécialisés qu’ils n’ont pas à l’interne, mais bien pour remplacer des employés à plein temps pour faire des profits directement sur leurs dos.
Ce tournant, qui englobe ces trois points, mais aussi d’autres tel que l’augmentation du nombre de retraités qui retourne sur le marché du travail, ne s’arrêtera pas de lui-même, désolé, si les travailleurs et leurs différents regroupements tels que les syndicats continus d’apporter les mêmes solutions et méthodes qu’avant, ce tournant poursuivra sa course.
Oui, car si nous en sommes rendus là il y a des raisons. L’économie elle-même, l’équilibre des forces entre les entreprises et les travailleurs. Cet équilibre qui s’effrite pour avantager de plus en plus les entreprises.
Qui elles sont de plus en plus grandes et viennent engranger des profits sur le dos de nos sociétés et les exportent là où elles sont le plus avantagés.
Nous devons donc trouver des solutions originales pour contrer ce tournant, pour conserver des avantages et permettre à tous les travailleurs qui le désirent d’améliorer aussi leurs conditions et pas seulement celles des entreprises.
Ces solutions existent, elles peuvent être à tous les niveaux, politiques, sociales, syndicales et bien plus. Ça nous prend des leaders, des gens qui cessent de faire de la petite politique interne entre différents regroupements de travailleurs, qui veulent vraiment travailler pour la classe ouvrière.
Ça nous prend plus que des manifestations, il nous faut un plan global de retournement. Ça peut commencer au Québec, dans votre entreprise, par vous-même. Chaque petite poussée pour arrêter ce tournant peut aider, juste changer votre comportement et vos paroles en lien avec tout ce qui se passe autour de vous peut débuter ce changement.
Allez, osez agissez différemment, et n’oubliez surtout pas, l’entreprise existe pour faire vivre l’être humain et non pas l’inverse !
Mario Jean
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