Eh oui, désolé de vous descendre de votre nuage mais, votre vie a réellement un prix.
Pire que ça, ce prix n’est pas très élevé…
La CNESST (anciennement la CSST) en fait un beau tableau, mais d’autres aussi, telles les entreprises, le font indirectement.
Par exemple lorsque vous restez avec une incapacité permanente suite à un accident de travail, votre prix varie selon votre âge.
Pour la CNESST, à 25 ans vous valez 97 223 $. Donc si votre incapacité est évaluée à une perte de 20%, on vous remettra 19 444,60 $. Si vous êtes âgé de 50 ans, vous valez 69 286 $. Il y a un prix pour tous les âges.
Ça vous déçoit ?
Attendez le reste.
Dans beaucoup d’entreprises, surtout si elle est grande on se « pète les bretelles » avec la sécurité. On se fait du beau capital politique avec tout ça.
Différentes structures et procédures viennent montrer au public et à d’autres instances que l’entreprise fait de grands efforts dans le domaine. Elle ne fait sûrement pas ça pour se protéger des conséquences, voyons donc !
Mais, malheureusement, quand vous y regardez de plus près, c’est une autre histoire.
Écoutez, il se tue un (1) travailleur à chaque six (6) jours…
Si toutes ces grandes entreprises sont si bonnes que ça, comment sa ce fait ???
Et si l’on compte de tous les accidents, là c’est catastrophique.
Comme on dit, les bottines ne suivent pas souvent les babines !
Pas de problème, on change cette règle, mais on est sécuritaire quand même.
Ben oui, quand même tu irais voir sa veuve après, ça ne fera pas revenir le gars.
L’endroit où il y a le moins d’accidents c’est dans l’aviation, ceci est bien connu des entreprises. Selon les enquêtes, chaque accident mortel dans ce secteur est causé en moyenne par sept (7) erreurs, la plupart du temps des erreurs humaines.
Chacune de ces erreurs, prise seule ou même à 2 ou 3 n’aurait rien causé de majeure.
Mais ensemble, elles ont causé beaucoup de morts.
Ces erreurs sont la plupart du temps reliées au travail d’équipe et à la communication.
Le seul et dernier « rempart », c’est VOUS.
Eh oui, l’accident ne sera pas de votre faute, mais il ne restera juste-vous à la fin, quelques secondes avant cet accident…
Mais certains signes peuvent vous aider à suivre les conditions qui se placent autour de vous, pour vous piéger dans un accident.
En aviation, dans 52% des accidents, le pilote était sans sommeil depuis douze (12) heures ou plus ;
Et 44% du temps, les deux (2) pilotes volaient ensemble pour la première fois ;
En plus, il y avait un certain retard dans le plan de vol, donc un stress supplémentaire ;
Régulièrement dans ces accidents, la météo n’était pas très bonne, sans être très mauvaise.
Et vous, quels seraient les signaux possibles ?
Un sentiment d’urgence face au travail qui s’en vient ;
Des règles de sécurités ou des procédures qui viennent juste d’être modifiées pour effectuer ce travail ;
Des personnes qui font un travail clé, mais qui n’ont pas beaucoup d’expérience dans celui-ci ;
Quelqu’un qui vous dit « vous êtes en sécurité pareil » ;
Un travail en équipe avec différentes étapes importantes ;
Si en plus vous soulevez des points qui vous mette mal à l’aise, et qu’on vous répond quelque chose comme : « Ah ! ce n’est pas ça qui va te tuer. »
Mais pourquoi ça arrive ?
Pourquoi des gens intelligents, et sans mauvaise intention, ni intention de vous tuer, font-ils ça ?
L’économie, c’est toujours une question d’économie… de coût.
Mais quand on met cette économie en parallèle avec les résultats possibles, l’équation ne tient pas la route. Mais on croit que ça n’arrive qu’aux autres et si vous insistez trop, vous êtes qualifié d’alarmiste (ou d’autre mot moins polis).
Diminuer les coûts, diminuer le temps que le travail va prendre, diminuer le temps d’application d’une sécurité plus adéquate…
Parfois même, seulement diminuez leur « casse-tête » pour réussir à faire ce travail en étant mieux organisé.
C’est ici que plusieurs vont crier au scandale.
Voyons donc, si l’on pensait que changer une règle pouvait mener à un mort on ne le ferait pas…
Mais comme dans l’exemple de l’aviation de ci-dessus, cette règle prise isolément ne tue pas. Mais les 2 ou 3 que vous modifiez, celle qu’un ou deux travailleurs « écorchent » au passage. Additionnez à l’ambiance de travail et le travail d’équipe, plus le manque d’expérience de certains travailleurs et gestionnaires.
Et pouf, un accident.
Dites-vous qu’à chaque six (6) jours, lorsqu’un travailleur décède, son entourage s’était sûrement dit ça aussi.
Vous savez, le droit de refus n’est pas une maladie honteuse !
(Les faits reliés à l’aviation sont tirés du livre de Malcolm Gladwell ; Tous winners !)
Mario Jean
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