Le phénomène « La pensée de groupe »

Le phénomène « La pensée de groupe »

Et ses dangers…

En communication

Dans notre monde, quand nous sommes en groupe, nous, nous pensons toujours plus fort, et pourtant !

Par exemple, dans le monde du travail et des syndicats, il y a plusieurs groupes. L’exécutif en est un, ensuite le comité de direction, le comité de discipline et plusieurs autres, dont certains formés à l’occasion pour régler différentes problématiques ou effectuer des changements, incluant la diminution de personnels bien entendu.

Et la plupart de ces groupes se font piéger par « La pensée de groupe ».

Phénomène psycho-sociologique

Ce phénomène psychosociologique qui semble mener à des décisions de consensus, mène plutôt de faux consensus.

Ces gens prennent des décisions importantes et arrivent à des solutions que chacune des personnes présentes n’aurait jamais prises de façon individuelle. Pourtant, ensemble, ils en sont venus à un consensus. Nous pourrions croire donc que la solution retenue ressemblerait en moyenne à la solution individuelle de chaque personne présente non ?

Eh bien non…

Souvent un groupe, qu’on l’appelle exécutif, comité x ou y ou encore pire comité de discipline, sont composé de personnes qui ne sont pas nécessairement formées pour bien utiliser ces comités décisionnels.

Quand vous participerez à un groupe du genre, faites un test. Proposer aux participants de suivre une formation sur le travail en groupe, comment arriver à des décisions et éviter les pièges. Notez les réactions, plusieurs trouveront ça ridicule, ils seront rapides à vous dire qu’ils ont déjà travaillé en groupe et que tout à très bien fonctionné, que c’est une perte de temps.

Un de ces pièges est que rapidement les « débats » se font étouffer, surtout si vous proposez de nouvelles façons de faire.

J’aime bien les exemples vous le savez je crois, alors en voici un vécu.

Changement de méthode ancrée

Nous sommes dans les années 1990, non ce n’est pas si loin 😉.

Un regroupement d’officiers syndicaux, nous discutons stratégies pour la négociation à venir et surtout de moyens de pression. Je suis officier depuis un certain temps, mais nouveau sur ce comité et ma crédibilité n’est pas encore « prouvée » parmi eux.

Après plusieurs échanges qui tournent en rond et surtout, à mon avis, de vieilles méthodes, je propose de faire différent cette fois…

Ouf, déjà les regards me transpercent!

Puisque nous sommes différents groupes syndicaux, pourquoi donc sortir tous ensemble en grève ? Nous pourrions mette en grève un seul petit groupe, choisir celui qui risque de faire « mal » autant que si tous l’étaient.

Les autres « subventionneraient » celui-ci pour qu’il ne sente pas plus de dommage que les autres.

Simple, efficace, très peu coûteux ou dommageable.

Et vlan ! Sans même connaitre le phénomène « pensée de groupe » toute la définition de ce terme me rentrait dedans.

Sacrilège, j’ai reçu un bombardement d’objections plus ou moins argumentées et j’étais complètement à côté de la track. C’étais sûrement mon manque d’expérience qui me faisait parler. Passons à autre chose et vite.

 

Et ça c’est un autre piège…

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Enron, la chute

Le cas, plus connu, d’Enron a été étudié par de grands spécialistes de ce domaine. (Pour les plus jeunes à qui Enron ne dit rien, demander à M. Google 😉 ).

Il est reconnu aujourd’hui que le conseil d’administration lui-même a causé la perte d’Enron. Ils ont accepté des transactions apparentées pour gonfler leurs profits en enfreignant délibérément leur Code de conduite.

Pire, ils ont empiré la situation en prenant d’autres décisions qui enfreignaient également ce Code. Seulement parce personne n’a osé contredire une chose qui avait permis à l’entreprise d’être très profitable, mais qui a aussi entraîné sa perte.

 

Ça peut vous paraître facile de l’extérieur ou en lisant cet article de dire, ben voyons ça n’a pas de bon sens, parlé !

Mais de l’intérieur, quand tout semble tourner rond, venir dire quelque chose de contre-tendance, ça prend du courage et ce n’est pas naturel. Il vous faut être maître de vos pensées à 100%.

Décisions d’entreprises

Ces situations se produisent très fréquemment du côté des employeurs. Plus l’entreprise est grosse, multinationale par exemple, plus vous le verrez.

Lors d’une nouvelle directive, d’un changement ou encore d’une mesure disciplinaire assez forte, vous entendez tous les gestionnaires parler avec « les mêmes mots » ou presque.

À ces moments-là, je dis ils jouent leurs cassettes !

(Encore, ici, pour ceux qui sont vraiment jeunes, si vous ne savez pas c’est quoi une cassette, allez voir M. Google 😉).

Plusieurs de ceux-ci appliquent la pensée de groupe plus ou moins consciemment. Certains par peur de perdre leurs jobs, d’autres parce qu’il n’ose pas contredire leur supérieur ou encore ceux qui sont plus anciens.

Si eux le pensent, c’est sûrement bon !

Alors les changements qui n’ont aucun sens s’appliquent, tous les gestionnaires argumentent que c’est bien, mais seul dans leur coin, ils se demandent bien pourquoi.

Les mesures disciplinaires tombent sans aucune gradation des sanctions on congédie pour un rien, mais tout est normal pour eux, seule leur conscience les tourmente, car nous avons tous un rationnel qui lorsqu’on est seul vient nous parler, du moins la grande majorité de nous.

Solutions

Comment contourner « la pensée de groupe » ?

Il existe plusieurs moyens.

Celui qu’on appelle l’avocat du diable, qui vous fera toujours voir l’autre côté ou le contraire de ce que vous pensez.

Travailler en sous-groupe, 2 ou idéalement 3, sur le même sujet. Ensuite mettre vos conclusions ensemble et en ressortir un consensus risque d’être plus profitable qu’un seul groupe.

Se donner une période de réflexion. Après la rencontre laisser quelques jours et en refaire une pour décision. Souvent certaines personnes oseront à ce moment apporter des points de vue divergents.

Avoir un leader, qui ne participe pas aux discussions, mais qui s’assurer que tous puissent exprimer leur point de vue, qu’il soit en ligne ou non avec la « pensée ».

Autant de moyens possibles pour contourner ces problèmes, mais encore faut-il que votre groupe y croie.

Si tous pensent qu’il ne risque pas de tomber dans ce piège… ils y sont déjà!

 

Mario Jean

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